L’art d’être présent pendant une crise de l’enfant

présence crise d'enfant

Quand les émotions s’emparent de l’enfant, il n’y a plus rien à faire ! Une cascade d’éléments biochimiques et énergétiques s’enclenchent en rafale et le parent devient le témoin, souvent désarmé, de la crise.

Que faire en tant que parent ou adulte-accompagnant dans ces moments de haute intensité émotionnelle ?

Dans mon expérience avec les enfants, je me vois embarquer dans un mécanisme automatique de réaction/action face à la situation ou de fuite énergétique venant d’un profond sentiment d’impuissance.

C’est en m’observant dans l’expérience que j’ai appris et je vous partage ici mes clés de pratique pour rester en présence et disponible pour l’enfant, sans réagir.

1. Reconnaître son propre malaise

Face à la crise de l’enfant, la première question qui me vient souvent est : « Qu’est-ce que je fais ?! » Justement, là n’est pas la question.

J’ai vu qu’en réaction face à la crise, je ne me sentais pas bien face à l’ampleur du brouhaha émotionnel et ainsi, je voulais changer la situation. Le mental cherche absolument un plan, une solution ou une proposition à faire à l’enfant pour calmer son état.

Or si j’emprunte ce chemin des solutions à appliquer, la crise s’aggrave !

Ce qui m’a aidée dans un premier temps fut de reconnaître d’emblée mon malaise face au volcan émotionnel de l’enfant. D’observer qu’autant l’action que la fuite étaient des réactions de survie que j’utilisais pour aller mieux.

J’apprends que rien ne sert de gérer la crise de l’enfant, mais qu’il s’agit plutôt d’apprendre à mieux naviguer au travers la tempête en restant présente. De là, au lieu de vouloir changer son état, je me place dans une totale posture d’accueil.

Il n’y a pas d’action à prendre, mais un retour à son senti, à être.

2. Respirer profondément

En reconnaissant le malaise, cela me permet de rester disponible dans mon corps. Lorsque je vois l’enfant partir en crise, justement, l’expression le dit : il est parti, il n’est plus en lui-même. Si moi aussi je fuis l’inconfort par réflexe, que je reste enfermée dans l’impuissance et que je fige dans le mutisme en espérant que le bon dieu viendra me sauver et bien les deux, enfant et adulte, ne sommes plus disponibles à régler la situation !

Respirer profondément renforce mon choix de demeurer présente à mon corps et à ses sensations. Même si la tempête crée de la distorsion autour de moi, en restant bien installée dans ma poitrine, peu à peu, je retrouve mon centre. Là, je ressens le bien-être revenir peu importe les vagues autour. L’effet instantané est de détendre mon corps et de me poser dans un état de non réaction face à la situation. Souvent, je pars à rire !

De ce retour intérieur, je ressens alors l’action à poser ou la parole à dire, qui vient d’un espace ouvert en moi. La réponse n’est jamais la même ; il n’y a pas une seule méthode qui fonctionne, mais une multitude de possibilités, à chaque instant, pour chaque crise.

La respiration me permet aussi de voir mes propres structures de croyances qui sont mises sous tension, comme le contrôle. En les identifiant, je respire et je ris encore !

La respiration permet de rétablir la relation à moi-même et de revenir en présence, avec l’enfant.

3. Redevenir le capitaine du bateau

Le retour à la respiration et en mon centre me permet de m’ouvrir de nouveau à la relation et à l’environnement extérieur à la crise (qui souvent, n’est toujours pas finie !) et de décoder ce qui ne va pas dans les niveaux plus subtils de l’énergie.

En tant qu’adulte-accompagnant, j’ai appris qu’il fallait tenir le mât du bateau, sinon en temps de grande tempête, tout le navire peut partir au large et chavirer !

C’est là où la deuxième étape prépare la troisième : du silence intérieur découle cette action, ce redressement vertical intérieur. C’est un appel en soi et pour l’autre à ce que l’âme revienne prendre place. Lorsque l’enfant part, l’adulte-accompagnant devient le gardien et c’est son rôle de dire « Non ! » si là est la réponse pour ramener la lumière.

L’enjeu semble du moins prendre place dans l’espace, sécuriser le périmètre et poser des limites énergétiques claires.

En tant qu’adulte, cette étape nous amène à voir comment nous sommes par rapport à notre propre écoute intérieure et comment nous tenons notre espace.

Quelques pistes à sonder :

  • Sommes-nous à l’écoute de notre voix intérieure ?
  • Sommes-nous capable de poser notre pied à terre lorsque notre intuition nous dit profondément que ce n’est pas le bon chemin ?
  • Mettons-nous en action notre voix intérieure ?
  • Qui suis-je ? Est-ce que j’agis à partir de mon essence ou de mes conditionnements ?

Ces réponses vous guideront à devenir le gardien de l’espace psychique de l’enfant et à agir non pas à partir d’une autorité extérieure contrôlante, mais d’une autorité intérieure bienveillante.

En espérant que quelques-unes de ces clés vous seront utiles dans votre chemin d’apprentissage !

Témoignage

« Marjorie !!! Ça a marché !
Je suis resté centré au coeur pendant une grosse crise d’Antoine, je n’ai pas embarqué malgré qu’il a essayé fort (je t’épargne les détails) et après un moment, il s’est ramené tout seul. Le gentil garçon est revenu, m’a fait un câlin et tout est redevenu normal.

Merci Marjorie pour le support que tu m’as apporté !

M.F. et An.

20 mai 2018

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