Qu’est-ce que tu fais quand tu sors de ton cours de yoga du soir, que tu es complètement en extase et « high » de ta pratique, pis que tu reviens à la maison et que tu constates tout le bordel ?
Exemple de mise en situation potentielle qui peut vous faire réagir : Le placement d’objets que tu avais fait le matin pendant une bonne heure est tout démoli et la gardienne n’a pas encore fini de ranger ni la vaisselle, ni les jouets. Et ton enfant crie, car il ne veut pas aller au lit.
Vous dites-vous quelque chose du genre « Mais qu’est-ce que je fou ici ?! », « Ah… va falloir encore ranger ! ».
Pour moi qui aime vivre dans l’ordre et le calme, quand je rencontre des situations de ce genre que je pourrais percevoir comme chaotiques, mais que d’autres personnes percevraient comme étant tout simplement des choses qui font « partie de la vie normale quoi ! », mon personnage humain a tendance à vouloir retourner dans le paradis mystique et silencieux de sa méditation…
« Ben non ! » que j’entends assez vite en-dedans… « Sors de ta vie de caverne pis reviens sur terre ! C’est ça la petite vie en conscience ! »
« Ben oui ! » ce retour à la petite vie, le relâchement des attentes face à l’extase mystique puis, l’engagement de ma conscience dans chaque action du quotidien, aussi banal que cela puisse être… c’est là la véritable différence entre faire du yoga et être en yoga. Dans la seconde option, il n’y a plus de différence entre la vie sur le tapis et la vie dans la cuisine.
J’apprends à aimer ce que je jugeais comme inutile avant, comme faire à manger. Et remettre de l’ordre, pour la dixième fois de la journée, avec autant d’amour et de conscience à la dernière fois qu’à la première.
La vie en conscience devient mon action spirituelle engagée dans le monde puis, l’acceptation de vivre mon incarnation totalement dans la matière et de transformer mon rapport à celle-ci.
J’ai eu quelques prises de conscience dans ce processus de retour à la petite vie que je vous partage ici !
Si nous sommes des parents qui vivent toujours dans l’ordre, inévitablement notre enfant aura tendance à venir déstabiliser nos repères.
C’est la loi des polarités, l’équilibre entre le yin et le yang.
Cela demande un lâcher-prise… Accepter que tout est un cycle et donc, temporaire, impermanent.
Lâcher-prise, laisser-être…
Accepter que le chaos est une phase à accueillir dans sa vie et une étape pour relâcher l’emprise face à nos attentes de l’ordre.
Tant qu’il y a réactivité face au désordre, il y a de l’espace à créer en soi pour accueillir le chaos.
Par contre, une fois que nous avons relâché nos résistances, mais compris que le besoin d’ordre est essentiel pour soi, il est souhaitable de transmettre ses limites et ses intérêts à son enfant. Partagez à l’enfant les raisons pour lesquelles vous aimez l’ordre, la beauté et l’harmonie, et ce que cela a comme impact sur le lieu et votre esprit. Par exemple, expliquez que lorsque les choses sont placées, l’énergie circule mieux, ainsi que les émotions et les pensées.
Délimitez une zone de chaos dans la maison et des zones d’ordre qui demeurent à votre goût, peut être une seconde stratégie pour faire respecter votre besoin et accueillir celui de l’enfant.
Un enfant que je côtoie s’est amusé à mettre à terre une pile de vêtements que je venais de plier soigneusement, avec toute ma présence.
Une fois les vêtements au sol, j’ai vu tout le temps que ça me prendrait à refaire le même processus. J’ai aussi vu que dans ma journée déjà remplie d’actions, « mon temps était compté ».
« Le temps compté »… cette croyance a bien sûr créé une grosse contraction que l’enfant a ressentie. Une crise a suivi.
En revenant dans mon centre, là je ressens qu’il n’y a que le moment présent qui vaille… car dans cet instant, tout est éternel.
Le temps est une illusion, une production du mental. En revenant dans mon centre, je sors de l’importance que je donne à mes actions de travail et à mes plans futurs.
Ainsi, me déposer dans la conception d’une non linéarité temporelle me permet de relâcher ma contraction face au rangement et de comprendre que l’enfant veut juste jouer !
La connexion se crée au lieu d’une crise de larmes !
En espérant que mon partage vous inspire à faire de votre quotidien une œuvre de grâce, une véritable ode à la Vie !